Entre Aurillac et Sansac-de-Marmiesse, l’Arch emploie une cinquantaine de travailleurs ayant un handicap moteur ou sensoriel. Elle a une spécialité : l’artisanat.
Un cannage déchiré ? Un paillage fatigué ? Avant de partir à la déchetterie, les Aurillacois ont souvent le réflexe « Arch » : un atelier, en plein centre-ville, où des spécialistes pourront rafraîchir leur chaise bistrot et restaurer leur fauteuil paysan.
L’association pour la réhabilitation des Cantaliens handicapés est la seule (*), dans le département, à proposer ce service professionnel. Une exclusivité qui assure à ses travailleurs une activité soutenue et régulière. D’ailleurs les délais s’en ressentent. Il faut compter au moins un mois pour un cannage, deux pour un rempaillage.
« Nous travaillons surtout pour des particuliers, donc nous avons une exigence de production, remarque la directrice générale de l’Arch, Marilou Constensous. En même temps, nous devons adapter cette production à nos travailleurs, qui ont tous un handicap moteur ou sensoriel. Ils peuvent avoir besoin d’être opérés ou hospitalisés. Il faut en tenir compte. »
L’atelier cannage-paillage (et restauration de vannerie) est l’une des six activités de l’établissement et service d’aide par le travail. Il emploie douze personnes, huit au cannage, quatre au paillage. « Le paillage exige la motricité des deux mains, alors qu’une main peut suffire pour le cannage », détaille Chrystelle Astorg qui anime, avec Frédéric Guilmain, cette équipe experte.
Tous ont reçu la même formation, sur le tas. Les plus rapides passent trois à quatre jours sur un châssis. Les autres peuvent y consacrer un mois. « Tout dépend de leurs capacités », remarque la monitrice. Pas de machine à apprivoiser, pas d’outil à manipuler, en dehors des ciseaux. L’atelier a juste besoin de matière première, de la paille de seigle pour le paillage et de la canne de rotin pour le cannage. Des produits naturels dont le prix a flambé ces dernières années, ce qui a justifié une hausse des tarifs.
Rémunérés à 80 % du SMIC environ, les travailleurs handicapés de l’atelier bénéficient d’une activité de soutien. « C’est une obligation pour les Esat », explique Marilou Constensous.
La formation en fait partie. L’accompagnement aux différents rendez-vous paramédicaux aussi. « C’est une particularité de l’Arch. Les séances de kiné, la piscine sont intégrées dans la journée de travail, parce qu’on estime que le bien-être de nos travailleurs passe par là. »
L’Esat de l’association aurillacoise a un autre atout, sa situation en centre-ville. Importante pour la vie sociale des travailleurs, précieuse pour leur vie professionnelle : c’est à eux, souvent, qu’il revient d’accueillir les clients quand ils poussent la porte de l’atelier.
(*) Hormis les gens du voyage.
Source : La Montagne